fourrures avec les Amérindiens. On se rappellera le grand voyage de Jacques Cartier en 1534. Des typonymes sur les cartes d’au- jourd’hui témoignent de la présence des Basques, des Portugais et des Espagnols, présence attestée dans le golfe Saint-Laurent à partir du milieu du XV° siècle. En raison de ses intérêts commerciaux, la France consacre ses premiers établissements en Amérique surtout à la traite des fourrures et à la pêche. Leur développement est néanmoins difficile non seule- ment à cause des problèmes financiers, mais aussi parce que le territoire est convoité par l’Angleterre. En conséquence, ces postes sont attaqués et détruits à plusieurs reprises par des troupes anglaises en provenance de la Nouvelle-Angleterre. Ce n’est donc qu’après 1632 que la véritable colonisation de l’ Acadie commence. En effet, le traité de Saint-Germain-en-Laye rend à la France l’ Acadie occupée depuis quelques années. Le cardi- nal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, conçoit un impor- tant projet de colonisation afin d’assurer l’autorité française en Amérique et de mieux exploiter les ressources du Nouveau Monde. Richelieu confie à son cousin, Isaac de Razilly, le mandat de colo- niser l’ Acadie au nom du roi. Razilly et ses successeurs s’emploient à recruter des colons. Un bon nombre de ceux-ci sont originaires du Poitou, dans le centre- ouest de la France. Ils commencent par s’installer aux abords de Port-Royal, sur la rive sud de la Baie Française (baie de Fundy), près de vastes marais salants où ils travaillent à assécher et endiguer les riches plaines alluviales mises en culture avec grand succès. Nombreux sont ces pionniers qui ont connu le même genre de terrain dans leur province française d’origine’. Avec la progression du peuplement, la colonie acadienne s’étend sur la rive de la Baie Française jusqu’au fond des baies Cobequid et Chignecto. Le premier recensement de 1671 dénombre environ 400 habitants, tandis qu’il y en aura environ 1800 selon les esti- mations de 1707*. Les colons français venus s’établir dans cette partie de l’ Amé- rique forment bientôt un peuple clairement identifié. Population essentiellement agraire, sa vie communautaire est très intense. La construction et l’entretien des digues et des aboiteaux exigent en effet un grand esprit de coopération entre les habitants. Beaucoup d’entre eux sont non seulement originaires des mêmes régions de 15