Roma entrepend d’impressionnants travaux pour développer ses affaires. Par exemple, il fait ouvrir des chemins à travers la forêt afin de relier Trois-Rivières à Havre-Saint-Pierre et à Port-Lajoie. Son objectif est de faire de son établissement un important centre de commerce. Il faut noter, cependant, que les Acadiens évitent de s'établir sur le domaine de la Compagnie de l’Est car ils refusent de devenir locataires d’un seigneur. Jean-Pierre Roma est bien résolu à réussir dans son entreprise en dépit de nombreux obstacles. Malheureusement le destin ne lui sourit pas. Toute son oeuvre va bientôt s’écrouler car, en 1745, pendant la guerre de la Succession d’Autriche, Trois-Rivières est détruit par un détachement de soldats venu de la Nouvelle- Angleterre !?. Le siège anglais : 1745-1748 La guerre de la Succession d’Autriche met encore une fois aux prises la France et l’Angleterre en 1744. Ce conflit entraîne des conséquences pour leurs colonies de l’autre côté de l’Atlantique et notamment pour les Acadiens dont la neutralité va être mise à l’épreuve. Dès que la nouvelle de cette guerre lui parvient, le gouverneur Duquesnel, qui commande Louisbourg, juge le moment opportun pour réaliser son projet de reconquête de l’Acadie. Sous le commandement de François DuPont Duvivier, il dépêche un corps expéditionnaire avec ordre de s'emparer d’Annapolis Royal (ancien- nement Port-Royal). Hélas, la tentative échoue, pour des raisons tactiques d’une part et une insuffisance de renforts et de ravitail- lement d’autre part. Duvivier et Duquesnel s’attendaient à rallier à leur cause les Acadiens et les Amérindiens. Toutefois, à leur grande déception, si les Micmacs soutiennent l’expédition, les Acadiens, pour leur part, refusent catégoriquement de s’y associer, sauf excep- tions, craignant les représailles anglaises en cas d’échec de cette aventure militaire. Ce n’est donc qu'avec de grandes difficultés que Duvivier parvient à convaincre quelques Acadiens de collaborer au ravitaillement de ses soldats!{. Les colonies de la Nouvelle-Angleterre ne tardent pas à riposter aux attaques des Français sur la Nouvelle-Ecosse. Au printemps de 1745, une escadre attaque et prend la forteresse de Louisbourg, place que les Français estimaient imprenable. Le commandant Pepperrell, qui commande le siège, ne rencontre guère de résistance et le 24