ce qu’il écrit le 2 octobre 1737 :
À l'égard des habitans, je ferai mon possible pour y en attirer autant que je le pourrai car de ceux qui sont au Port Lajoie, il n’est pas la peine d’en parler à l’exception de la famille des Gallans qui composent quatre maisons, il n’y en reste plus. Ils ont abandonné ou abandonnent parce qu’ils y meurent de faim et je ne puis concevoir comme on a choisi cet endroit pour y faire l’endroit principal de l’établissement puisqu'il est vrai que c’est la partie de cette [île] la plus infructueuse pour les terres et où on ne scaurait faire la pesche.…..?4
Duchambon quitte l’île Saint-Jean en 1744 pour occuper le poste de gouverneur de l’île Royale. En 1749, à la fin du siège anglais, le commandant Claude Denis de Bonnaventure lui succède. Le poste passe enfin à l’officier Rousseau de Villejoin en 1754.
L'administration locale de l’île Saint-Jean ne relève pas entiè- rement du commandant (ou lieutenant de roi). Alors que la Compa- gnie de l’Isle Saint-Jean est sur place, l’administration française envoie un délégué adjoint de l’intendant de la Nouvelle-France dont le rôle principal est d’administrer la justice. Par la suite, ses fonc- tions comprennent la charge du magasin du roi, le recensement des habitants et la distribution des rations aux soldats et aux habitants?” Le premier délégué adjoint s’appelle Robert Poitier Dubuisson et il occupe le poste de 1722 à 1744. Son successeur, François-Marie Degoutin, ne prend la relève qu’en 1749, après que l’île a été rendue à la France. Il demeure en poste jusqu’en 1752.
L’immigration acadienne : 1748-1755
En 1748, la | RepulaHon de l’île est encore peu importante : 735 habitants environ”. Un revirement dans la politique anglaise à à l égard de la Nouvelle- Écosse va cependant déclencher une forte immigra- tion. La question du serment devient de plus en plus épineuse. Les autorités anglaises cherchent toujours à faire des Acadiens de véri- tables sujets britanniques. C’est l’instruction donnée au nouveau gouverneur, Edward Cornwallis, qui se montre beaucoup moins tolérant que l’ancien commandant , le protestant francophone Paul Mascarène. Cornwallis exige des Acadiens le serment d’allégeance inconditionnelle, sous peine de déportation. Mais ils refusent obsti- nément.
La France, de son côté, redouble ses efforts pour attirer les Acadiens sur son territoire. Les autorités de Québec et de Louis-
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