mémoire présenté à la Cour du Roi fait observer que trois églises de l’île manquent d’objets du culte, dont «un calice, un ornement de toutes couleurs, livre missel, Antiphonier et Graduel, carte d’au- tel, aube, ceinture, surplis, pierre bénite, cy boire et boîte aux ste huilles®°».
La déportation des colons de l’île en 1758, après la chute de Louisbourg, coupe court au développement des jeunes paroisses. Leur épanouissement, déjà rendu précaire dans les années qui précè- dent le Grand Dérangement, sera de courte durée. De ce fait, il est difficile d’évaluer avec certitude le rôle de l’Eglise et de la religion chez les Acadiens insulaires sous le Régime français. L’isolement de la colonie par rapport aux structures religieuses de la Nouvelle- France, l’éparpillement des colons à travers l’île, l’afflux soudain de réfugiés, la pauvreté générale de l’économie, tous ces facteurs rendent l’organisation d’une vie paroissiale très difficile.
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