de l’île du Cap-Breton, au printemps de 1788, de leur concéder des terres dans la région de Margaree. Ils informent le gouverneur du Cap-Breton que le gouverneur Fanning a voulu leur donner des terres gratuitement mais qu’il n’en a pas l’autorité. Les terres de la Couronne de Saint John's Island devaient être vendues*. Pourtant, à la même époque, on fait une exception pour les Loyalistes qui reçoivent gratuitement des concessions. Toutes les familles acadiennes de Baïe-de-Fortune ne démé- nagent pas au Cap-Breton. Les habitants qui croient posséder un titre valide demeurent sur leurs terres, au risque d’affronter un nouveau propriétaire. En 1798, William Townsend et Edas Summers achètent conjointement les lots 17 et 43. Ils exigent que les occu- pants paient rétroactivement plusieurs années de fermage. Les Acadiens qui se considèrent propriétaires de ces terres vont défendre leur cas en cour, mais par quelque manoeuvre de la pars du proprié- taire Townsend et de la Justice, ils perdent leur cause?’ Face à cette défaite, certains Acadiens décident de se joindre aux familles déjà installées au Cap-Breton. Les autres achètent des fermes de 50 acres de John Cambridge dans le lot adjacent (le lot 44) où ils déménagent en 1801 et 1802, devenant ainsi les pionniers de la paroisse de Rollo Bay? Rustico Les Acadiens qui s’établissent à Rustico, dans le lot 24, doivent eux aussi faire face aux agents des propriétaires absentéistes. Nous ne savons pas si les premiers propriétaires du lot, Charles Lee et Francis MacLean, font signer des baux aux Acadiens. Quoi qu’il en soit, en 1787, seize familles acadiennes sont obligées de recon- naître l’autorité d’Alexander Fletcher, agent du nouveau proprié- taire, Isaac Todd. Elles lui signent des baux à perpétuité??. Au début du XIX® siècle, le lot 24 change de propriétaires à plusieurs reprises. Les Acadiens de Rustico s’arrangent avec leurs nouveaux seigneurs mais leur situation ne s’améliore pas pour autant. Réduits à une très grande pauvreté, ils réussissent mal à payer les rentes annuelles. Devant une telle impasse, la seule solution c’est de chercher ailleurs un meilleur sort. Comme leurs compatriotes de Baie-de-Fortune, ces Acadiens se dirigent donc vers le Cap-Breton. Le missionnaire Joseph-Étienne Cécile craint que toute la population de Rustico ne déserte l’endroit. Il fait part de son inquiétude à son évêque dans une lettre en date du 22 janvier 1822 : 57