Qui est la cause que nous sont ici? 
     
     C’est les mauvais gens de notre pays. 
     
     Tout d’une bande 
     
    

    
     Contre les Acadiens 
     
    

    
     Et tous ensemble 
     
    

    
     Ils vivons de nos biens. 
     
    
   
   
    
     À peine cueillons-nous un grain de blé 
     
     Il faut aussitôt aller leur porter. 
     
    

    
     Ces gens barbares 
     
    

    
     Sans aucune charité 
     
    

    
     N'ont point d’égard 
     
    

    
     À notre pauvreté. ? 
     
    
   
   
    
     Malgré les lettres de l’abbé MacEachern, Mgr Plessis ne semble 
     
     pas sympathiser avec les Acadiens de Malpèque dans leurs démêlés 
     
     avec le colonel Compton. Lors de son passage dans l’île en 1812, 
     
     il prend connaissance du grave conflit entre le propriétaire et ses 
     
     métayers. Il connaît également la proposition faite aux Acadiens 
     
     par le colonel Compton concernant la vente des terres. Mais en 
     
     même temps, il est chaleureusement accueilli par Compton et en 
     
     garde un bon souvenir. D’après lui, les Acadiens auraient dû accep- 
     
     ter l’offre de leur propriétaire, car en abandonnant leurs terres pour 
     
     se rétablir ailleurs dans l’île, ils risquent de retrouver le même 
     
     problème. Il exprime sa position au Père Beaubien en 1815 : 
     
    
   
   
    
     Je suis fâché que la maladresse qu’ont eu les habitants de Malpec, de refuser 
     
     les propositions de Mr. Compton en 1812, ait été suivie de leur expulsion 
     
     de dessus leurs terres. Ils devaient s’y attendre. Du moins devraient-ils, au 
     
     sortir de là, prendre dans le Nouveau Brunswick ou dans le Cap Breton, des 
     
     terres de la couronne. Je crains que par une suite de leur mauvaise manière 
     
     de calculer, ils n’aillent prendre, sur quelque autre lot de l’isle St Jean, des 
     
     terres dont ils seront encore évincés.“° 
     
    
   
   
    
     En 1816, le colonel Compton et les Acadiens habitant encore 
     
     le lot 17, finissent par s’entendre. Pour la somme de 625 livres, le 
     
     colonel leur vend un bloc de 6000 acres qui se compose en grande 
     
     partie de terres basses et marécageuses“!. Une quinzaine de familles 
     
     déménagent sur cette nouvelle acquisition. C’est ainsi que la paroisse 
     
     de Miscouche est fondée en 1817 et que disparaît l’établissement 
     
     acadien de Malpèque. On nomme le nouvel établissement la «Belle 
     
     Alliance», peut-être pour commémorer l’entente avec le colonel 
     
     Compton. 
     
    
   
   
    
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