rités anglaises pes un successeur nommé par le Saint-Siège, Mgr Olivier Briand'®. L’île demeure sous la juridiction épiscopale de Québec jusqu’en 1819, lors de la création du diocèse de Char- lottetown comme diocèse suffragant de Québec. Il devient totale- ment indépendant en 1829, soit dix ans plus tard!

Aussitôt que Mgr Briand est installé dans ses nouvelles fonc- tions, on lui demande de nommer un prêtre pour desservir les régions sont établis les Acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard. À la suite de cette requête, l’évêque rédige une première lettre pastorale aux Acadiens de l’île et à leurs compatriotes installés ailleurs. Dans son message, daté du 15 juillet 1766, il félicite les Acadiens de leur attachement à la foi catholique malgré l’absence de services reli- gieux.

Le message principal du prélat traite cependant de la fidélité due par les Acadiens au roi d'Angleterre. Il affirme aux Acadiens que leur devoir religieux est d’obéir au pouvoir royal. Dans ce docu- ment, Mgr Briand exprime la position officielle de l’Église :

Réjouissez-vous donc, Chers Frères ; après tant d’épreuves, tant de calamités, tant de malheur, il semble que le Seigneur veuille enfin les terminer. Dispo- sez-vous à lui montrer votre reconnaissance par une constante et inviolable fidélité à sa sainte loi et à toutes ses volontés : mais ce n’est pas assez de rendre à Dieu ce que vous lui devez, vous avez la même obligation envers notre gracieux souverain... 194

Enfin, Mgr Briand promet à ses ouailles éloignées de leur trou- ver un prêtre pour l’année suivante. Ce sera une tâche difficile car le clergé du diocèse a beaucoup diminué depuis la conquête ; le recrutement et la formation de nouveaux prêtres sont compliqués par les restrictions imposées par l’administration britannique ; le Collège des jésuites a été fermé et le Séminaire de Québec détruit lors de la guerre! ®. L’évêque réussit néanmoins à envoyer aux Acadiens des Maritimes d’abord l’abbé Charles-François Bailly de Messein, puis le jésuite Jean-Baptiste de la Brosse. Il semble toute- fois que ni l’un ni l’autre ne se soit rendu à l” Île-du-Prince-Édouard.

Quatre ans plus tard, l’évêque de Québec adresse une deuxième lettre pastorale aux Acadiens de l’île. Mgr Briand se dit désolé qu'aucun missionnaire ne les ait encore desservis même s’il en avait clairement donné le mandat. Il écrit aussi qu’il a essayé sans succès de leur procurer un prêtre de France, faute d’argent pour couvrir ses frais de voyage. Il leur suggère donc quelques démarches afin

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