Carmel seulement. Il meurt, en 1887, à Baie-Egmont il est enterré!?!.

Pendant de nombreuses années, le Père Poirier demeure le seul prêtre de langue française dans la province. Notons cependant qu’au cours du règne épiscopal de l’évêque Bernard Donald MacDonald, qui succède à Mgr MacEachern en 1837 et qui établit sa résidence à Rustico, quelques prêtres de langue française séjournent dans cette paroisse en qualité d’assistants de l’évêque! ?. De plus, les prêtres anglophones qui oeuvrent dans l’île à cette époque ont généralement une assez bonne connaissance de la langue française car ils ont, pour la plupart, été formés dans les séminaires du Québec.

Mais le diocèse continue de connaître une pénurie de prêtres. En 1857, l’évêque MacDonald demande à l’évêché de Montréal de lui envoyer un prêtre pour aider le clergé insulaire dont la mission se fait de plus en plus lourde! ?. C’est à cette fin, donc, que le Père Fortunat Aubry arrive à Rustico en mai 1858. Voici l’un des premiers témoignages du Père Aubry :

J'ai prêché dimanche à Rustico, résidence de Monseigneur McDonald. Il y avait à peu près une année que les Acadiens formant 5/6 de la paroisse n’avaient pas eu un sermon en français ; car le prêtre demeurant avec l’Évêque ne sait pas le français, même assez pour entendre les confessions, et Mgr a de la peine à parler, tant il tousse. !?*

Finalement l’abbé Aubry ne demeure à l’île que pendant un an. A son départ, l’évêque de Montréal envoie à l’île trois autres prêtres québécois à la demande de son confrère insulaire. Il s’agit des abbés George-Antoine Belcourt, Joseph Quévillon et André Roy qui joue- ront, comme nous le verrons, un rôle important dans les paroisses acadiennes.

Un ministère difficile

L'absence prolongée de prêtres chez les Acadiens pendant la période qui suit la Déportation a un effet certain sur leur manière de vivre leur religion. Le territoire à desservir est si vaste que les quelques rares missionnaires dans l’île ne peuvent visiter chaque mission que deux ou trois fois par année et n’y demeurer chaque fois qu'environ deux semaines. Dans de telles circonstances, le laïc est appelé à jouer un rôle important ; il se substitue au prêtre dans certaines fonctions ordinairement réservées au clergé. Ainsi, le dimanche et les jours de fêtes religieuses, les gens se rendent à

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