départ pour un voyage important à l’étranger, ou même au début d’une année nouvelle. Chaque fois, on souligne son dévouement à la paroisse, la liste de ses oeuvres, ses nombreuses qualités et on lui réitère son obéissance en tant que paroissiens. On lui offre enfin un cadeau, soit une somme d’argent ou un article de valeur tel qu’un manteau de fourrure, une voiture d’hiver, des plats en argent ou autres objets de valeur. Un clergé engagé Il est généralement reconnu que le clergé a contribué d’une façon remarquable au développement des Acadiens. L’action des prêtres déborde de beaucoup les affaires strictement religieuses. On les voit s’engager dans plusieurs domaines où ils pensent pouvoir faciliter le relèvement du peuple acadien. Comme nous le verrons plus loin, ils s’engagent dans l’éducation, le développement culturel, l’agri- culture, la colonisation et d’autres activités sociales. D’après l'idéologie ultramontaine, tous ces domaines sont inti- mement liés et doivent demeurer sous le contrôle de l° Église et non de l’État. Ne disait-on pas que la langue était gardienne de la foi et que l’agriculture permettrait aux Acadiens de conserver leur langue, leur foi et leurs traditions? Ne disait-on pas aussi que l’avenir de la religion catholique dépendait de l’éducation de la jeunesse? Dans l’optique de cette doctrine, l’engagement du clergé dans la vie socio- économique constituait un devoir de grande importance. Les membres du clergé d’expression française ont certainement été parmi les plus farouches défenseurs de la cause acadienne dans l’Île-du-Prince-Édouard, comme ailleurs en Acadie. On les voit s’engager dans tous les mouvements destinés à promouvoir l’avan- cement social des Acadiens et la conservation de la culture acadienne. Les prêtres deviennent souvent les principaux animateurs de ces mouvements puisque les laïcs leur font grandement confiance. C’est ainsi que le comité organisateur de la première Convention nationale acadienne, tenue à Memramcook en 1881, nomme les prêtres de toutes les paroisses acadiennes membres ex officio de la Convention. Il explique cette décision dans les colonnes du Moniteur Acadien : C’est le clergé qui a soutenu notre petit peuple dans les assauts qui lui ont été livrés, c’est lui qui l’a conservé à travers les épreuves, c’est encore lui qui l’a réveillé de sa léthargie et lui a ouvert l’arsenal de l’éducation : ce sera le clergé qui assoira notre avenir sur des bases solides. Il a naturellement le premier rôle dans les organisations telles que la convention. Aussi comptons- 105