nous sur ses lumières pour faire de cette réunion nationale une fête dont les résultats laissent des traces ineffaçables dans la vie du peuple acadien.?°

En fait, le clergé acadien participe très activement à ce premier congrès tout comme aux autres qui le suivent.

Les sociétés de tempérance

L'organisation des paroisses et la présence de curés résidants favorisent la mise sur pied de sociétés à caractère religieux et soCio- religieux. Aucun autre genre d’organisation n’est mieux soutenu par l'Église et le clergé que la société de tempérance. En effet, l’al- coolisme constitue un sérieux problème que les Églises cherchent à résoudre et qu’elles considèrent comme le péché du siècle. Le mouvement de tempérance lancé en Irlande en 1838 s’était vite propagé dans tous les pays anglophones. Il est solidement implanté dans l’île dès 1841, grâce à l’évêque MacDonald. Sous son leader- ship, le clergé fonde plusieurs «ligues d’abstinence totale». Le Père Sylvain-Ephrem Poirier devient président de la ligue qu’il établit à Cascumpec pour le comté de Prince. Tout nouveau membre doit promettre de s’abstenir de consommer des boissons alcoolisées sauf en cas de maladie. Déjà à la fin de 1841, le mouvement de tempé- rance compte 5000 adhérents dans l’île?!

Le succès du mouvement dure pendant longtemps quoiqu'il y ait des hauts et des bas. De temps en temps — apparemment à l’arrivée d’une nouvelle génération — le clergé est obligé de lui donner un nouvel élan. En général, ces sociétés de tempérance pren- nent la forme de cercles culturels et éducatifs : les membres orga- nisent des séances de variétés, fondent des fanfares et des biblio- thèques, invitent des conférenciers et appuient financièrement et moralement toute bonne cause.

Le Père Belcourt organise une société de tempérance à Rustico, en 1860, peu de temps après son arrivée dans la paroisse. Prêtre québécois qui a connu une longue carrière missionnaire chez les Amérindiens et les Métis de la rivière Rouge, il accoste à l’île à l’âge de 56 ans. Il baptise sa société «Institut catholique de Rustico» en choisissant saint Jean-Baptiste comme patron. Le but de l’Institut est de détourner les paroissiens des abus de boisson et les instruire?? Les membres se réunissent régulièrement pour entendre des exposés du Père Belcourt sur des sujets aussi variés que l’éducation, l’éco- nomie et les sciences. «À notre Institut, écrit-il en 1864, nous faisons régulièrement des lectures tous les jeudis. J’y attire les gens par des

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