Prince que l’on réussit à élire des Acadiens à l’Assemblée légis- lative. Quant aux autres comtés, les Acadiens y constituent une trop faible minorité (ethnique ou religieuse) dans leurs circonscriptions électorales pour être élus. Stanislas-F. Perry et Joseph-Octave Arsenault dominent donc la scène politique acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard pendant toute la période 1860-1890%. En 1870, presque tous les parlementaires libéraux catholiques, y compris les deux députés acadiens, quittent le parti libéral au pouvoir pour se joindre à l’opposition conservatrice dans le but de former un gouvernement de coalition. Ils agissent ainsi parce que leurs confrères protestants se sont prononcés contre le principe des subventions à des institutions d’enseignement confes- sionnelles, tels le collège Saint Dunstan’s et les couvents. Les dépu- tés catholiques se tournent donc vers les Conservateurs qui se décla- rent favorables aux subventions aux écoles confessionnelles. Sous ce gouvernement de coalition, Stanislas-F. Perry accède au poste d’orateur de la Chambre, situation prestigieuse qu’il conserve jusqu’en 1874 alors qu’il est élu à la Chambre des Communes, à Ottawa. Il est le premier Acadien du pays à y siéger. Au Parlement fédéral, il se joint au parti au pouvoir, le parti libéral. Perry est battu aux élections fédérales de 1878 avec la défaite aux urnes du gouvernement libéral. Il retourne donc à la scène politique provin- ciale où il se fait réélire en 1879, toujours sous les couleurs du parti libéral. À cette date, la division religieuse n’est plus aussi évidente entre Conservateurs et Libéraux. En 1887, le politicien de Tignish démissionne de la Législature provinciale et les électeurs le réélisent à la Chambre des Communes. Stanislas-F. Perry connaît des périodes difficiles dans sa carrière politique. Assez tôt il se fait malmener par les dirigeants de son parti. Aux élections de 1863, on l’empêche de poser sa candidature afin de favoriser l’élection d’un candidat anglophone. Lors des élec- tions suivantes (1867), il se représente quand même dans les rangs du parti libéral. Dans un discours prononcé le jour des nominations, tout en se plaignant des manoeuvres de son parti, il annonce clai- rement son allégeance et défend le droit des Acadiens à être repré- sentés au niveau politique. Voici comment le Summerside Journal rapporte cette partie de son discours : L’honorable S. Perry n’est pas venu défendre le gouvernement ; il était un partisan du parti libéral et il affirme qu’il appuiera cette formation. Il dit avoir sacrifié autant pour le parti libéral que n’importe quel autre partisan. Il a 127