renoncé à ses prétentions dans la troisième circonscription en faveur de M. Warburton. Il considère avoir été maltraité par le parti libéral, mais il n’est pas un Tory pour autant. Les Français sont les pionniers de ce pays, dit-il. Ils ont ouvert le chemin à ceux qui sont venus après eux. Les habitants français de la colonie sont aussi loyaux que n’importe quel autre sujet de Sa Majesté. Il n’a pas honte d’être Français. #6

Le député acadien ne jouit pas toujours de l’admiration et de l’appui de ses compatriotes. Vers la fin de sa carrière, on l’accuse même d’avoir très peu milité en faveur des droits nationaux et reli- gieux des Acadiens pendant son long séjour dans les milieux parle- mentaires. On l’accuse aussi d’avoir joué la corde du patriotisme dans le seul but de s’assurer le vote acadien aux élections®”. De son côté, le journal l’Examiner l’accuse de changer trop souvent sa position sur les grandes questions politiques**. En réalité, ce qui caractérise la carrière de Perry, c’est sa grande loyauté au parti libéral. C’est ce que ses confrères parlementaires soulignent dans son hommage funèbre®?.

Contrairement à Perry, Joseph-Octave Arsenault demeure fort respecté de ses compatriotes tout au long de sa carrière politique et ne suscite pas de critiques aussi sévères. Son appui soutenu au parti conservateur et son grand dévouement à la cause acadienne lui méri- tent l'admiration de ses contemporains. En récompense de sa longue carrière politique, il est nommé sénateur en 1895. À sa mort, en 1897, le Patriot de Charlottetown lui rend un vibrant hommage qui résume bien l’estime dont jouissait ce pionnier des politiciens acadiens :

Dans les conseils de son pays et sur le parquet de la Chambre, il se faisait remarquer par ses manières sans prétention, son jugement sain et sa modé- ration dans la discussion.

Dans le monde des affaires, il était connu pour son intégrité sévère, son tact, son habileté et son industrie infatigable, tandis que dans la société, M. Arse- nault était un gentilhomme franc, possédant beaucoup de qualités qui distin- guent les Acadiens. °°

On a souvent reproché au clergé catholique de l’époque de se mêler de la politique en essayant d’orienter le vote de ses fidèles. C’est surtout le cas de l’évêque Peter Mcintyre qui use de son influence ecclésiastique pour s’assurer que les politiciens et les élec- teurs catholiques défendent la cause catholique dans la province”!. Ceci touche particulièrement les Acadiens reconnus pour leur soumission au clergé. En 1863, un Irlandais de Tignish se plaint,

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