fondation des graineries, ils s’intéressent d’abord à la culture des céréales. L'élevage répondrait donc surtout à des besoins domes- tiques.
Pour l’ensemble de l’île, le troupeau des bêtes à cornes a presque doublé en l’espace de dix ans, c’est-à-dire entre 1871 et 1881. Les fermiers les plus prospères font des efforts pour améliorer la race bovine. Leur mot d’ordre est : The Scrub must go! En effet, les plus clairvoyants préconisent l’élevage d’animaux de qualité pour le marché comme solution au problème de l’épuisement des terres par la culture des céréales!*?. Ajoutons que la fabrication domestique de beurre et de fromage constitue une bonne source de revenu pour le fermier de l’époque !*.
Quant aux autres animaux d’élevage, le mouton paraît fort apprécié puisqu'on élève dans l’île, en 1880, quatre fois plus de moutons que de porcs!*!. La laine se vend au comptant alors que le porc intéresse le fermier surtout pour la consommation familiale !**.
La vente des oeufs constitue une autre source de revenu qui rapporte de l’argent comptant aux fermiers. Ainsi l’élevage de la volaille se développe dans l’île, particulièrement au cours des années 1880. Pour les oeufs, le marché se trouve aux Etats-Unis. On connaît les principaux exportateurs : l’honorable Joseph-Octave Arsenault, d’Abram-Village, Honoré V. DesRoches, Gilbert DesRoches et Jean S. Gaudet, de Miscouche!#, et Joseph D. Buote, de Rustico!#.
Le cheval est probablement l’animal le plus apprécié. Il est en effet très recherché comme animal de trait, en substitution du boeuf, retiré de cette fonction dans la province. L’île acquiert progressi- vement une excellente réputation sur les marchés canadien et améri- cain pour la qualité de ses chevaux de race !*, Le cheval de course gagne lui aussi en popularité et les courses deviennent fort populaires auprès des insulaires.
Du côté de la mer
Nous avons vu que le traité de réciprocité avec les États-Unis en 1854 a beaucoup contribué au développement de l’industrie de la pêche dans l’île. La région de Tignish est un des coins de la province qui en a le plus bénéficié. De nombreuses compagnies de pêche s’y installent, dont celle de Hall and Myrick implantée à Tignish et à Sea Cow Pond'*. En 1867, cette compagnie possède 75 bateaux de diverses jauges, avec un équipage de trois à cinq
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