cette question entre dans le programme de la convention, nous aurions beau- coup à gagner en y étant bien représentés, ne serait-ce que pour traiter un sujet si important pour nous ; nos terres sont déjà trop petites et il nous faudra bientôt chercher ailleurs des établissements pour nos enfants, et c’est en Canada qu’il nous faudra aller. !7? À l'issue de leurs discussions, les délégués acadiens au congrès de Québec décident d’organiser leur propre convention l’année suivante, à Memramcook, «pour s’occuper des intérêts généraux des Acadiens»!7$, Un comité d’organisation est aussitôt nommé. En font partie les principaux politiciens acadiens parmi lesquels figurent Joseph-Octave Arsenault et Stanislas-F. Perry, de l° Île-du-Prince- Édouard. Dans son manifeste qui annonce aux Acadiens la tenue de la première convention nationale, le comité exprime clairement le but de cette rencontre historique : [C’est de] cimenter l’union indispensable qui doit faire des Acadiens-Français un peuple affirmant son existence et sa force, ami du progrès et sérieusement soucieux de son avenir. Trop longtemps on a semblé nous ignorer, pour nous la force a primé le droit, il est temps de faire valoir nos titres à une égalité de justice que le sens droit et pratique de nos vainqueurs ne saurait nous refuser plus longtemps. !?? La convention de Memramcook, et les conventions subsé- quentes, sont de grands événements qui attirent des foules de plus de 5000 personnes. De l’Île-du-Prince-Édouard seulement, environ deux cents personnes se rendent au ralliement de Memramcook. Tout le monde ne participe pas aux discussions. Les séances d’études sont réservées aux délégués, à raison de quelques-uns par paroisse, aux membres du clergé desservant les communautés acadiennes, aux députés acadiens et à certaines autres personnalités nommées par le comité d’organisation. La foule assiste aux cérémonies reli- gieuses et aux assemblées plénières où elle est mise au courant des discussions et où on lui prononce de vibrants discours patriotiques. Le congrès fournit l’occasion d’un grand pique-nique très apprécié, qui offre aux nombreux participants toute une gamme de divertis- sements. Dans les commissions, les délégués discutent à peu près de tout ce qui touche la vie des Acadiens : l’éducation, la langue française, l’agriculture, l’émigration, la colonisation, le commerce, l’indus- trie, la presse française et surtout les symboles nationaux. Au congrès 151