Lors de la convention de 1884, je l’avoue avec franchise, j’avais honte de mes compatriotes de l’Isle, de voir la manière dont ils s’entretenaient entre eux. Il me semble que cela devait être contrariant pour les étrangers de voir que dans une assemblée acadienne, ou pour mieux dire une Convention acadienne, de voir leurs frères de l’Isle toujours parler anglais. Tout anglais : billets pour dîner, programme, motos, etc. !8! Par leur participation aux conventions et par le contact avec les chefs acadiens des autres provinces, les gens de l’île se rendent mieux compte des dangers d’assimilation qui les assaillent. Les patriotes les plus fervents, encouragés par la solidarité interprovin- ciale issue de l’ambiance des conventions, militent pour réclamer leurs droits et trouver des solutions à leurs problèmes socio-écono- miques. Ils bénéficient du soutien actif d’ Acadiens influents et pres- tigieux, tels Pascal Poirier et Valentin Landry, du Nouveau-Bruns- wick, qui se rendent à l’île pour conseiller les Acadiens sur les mesures à prendre pour regagner le terrain perdu dans l’enseigne- ment du français dans leurs écoles! #2. Désormais, les Acadiens des Maritimes s’épaulent dans la promotion et la défense de l’identité et de la culture acadiennes. Au cours des premières conventions, la Société nationale l’ Assomption (aujourd’hui la Société nationale des Acadiens) est fondée. Compo- sée de représentants des trois provinces, elle organisera par la suite plusieurs autres congrès et traitera de nombreux et importants dossiers. 154