ragent fortement la population acadienne à oeuvrer dans les asso- ciations patriotiques et nationales, et à se doter d’institutions qui puissent favoriser son développement.
L’Impartial sert aussi de forum public où les lecteurs les plus instruits échangent leurs idées et se critiquent publiquement. Un des sujets les plus longuement discutés est la question d’établir un collège acadien dans la province. L’idée, entretenue dans les colonnes du journal de 1903 à 1907, soulève tant d’intérêt que plusieurs person- nes s’engagent à souscrire financièrement au projet. Mais il ne se trouve malheureusement personne pour le prendre en main et le mener à bien ; l’idée ne franchit pas les colonnes de la presse’.
Le journal des Buote a toutefois été à la source d’importants projets qui se sont concrétisés, en particulier la fondation de l’As- sociation des instituteurs acadiens de l’Ile-du-Prince-Edouard, orga- nisme destiné à jouer un rôle prépondérant au niveau de l’éducation française et de la survivance acadienne. Nous examinerons l’oeuvre de cet organisme un peu plus loin.
L’Impartial disparaît de la scène en 1915, après une vingtaine d’années de publication en raison de problèmes financiers dûs prin- cipalement à la situation économique causée par la Première Guerre mondiale“.
La création de succursales de la Société Mutuelle l’ Assomption dans les paroisses de l’île, à compter de 1905, s’avère une étape importante dans l’évolution du nationalisme acadien. Cette société, fondée en 1903 chez les Acadiens du Massachusetts, se répand un peu partout où il y a d’importants regroupements acadiens. Ses objectifs sont de promouvoir le bien-être social, intellectuel et moral des Acadiens, d’administrer un fonds d’assurance pour la protection des familles acadiennes et d’instituer une caisse scolaire pour finan- cer la formation d’une élite’. La Société Mutuelle fonctionne en parallèle et en complément à la Société Nationale l’Assomption (Société nationale des Acadiens), fondée lors des premières Conven- tions nationales acadiennes.
En 1920, la Société Mutuelle l’ Assomption compte sept succur- sales dans l’île, situées à Palmer Road, Bloomfield, Baie-Egmont, Mont-Carmel, Rustico, Summerside et Charlottetown. Les membres se réunissent régulièrement dans leurs succursales pour parler de la cause acadienne. À titre d’exemple, en 1933, une résolution adoptée à la succursale de Rustico demande à chaque district scolaire de la
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