région d’exiger que les instituteurs d’écoles de langue française fassent parler les enfants en français pendant les récréations°. La Société s’intéresse en effet à toute disposition en faveur de l’édu- cation et du fait français. Par sa caisse scolaire, elle fait instruire un bon nombre de jeunes, dont plusieurs de l’île. À quelques reprises la Société contribue à l’Association des instituteurs acadiens en couvrant les frais de déplacement encourus par les membres se rendant à leur congrès. En 1932, les Assomptionnistes de l’île se réunissent en congrès provincial pour la première fois. Le président de la rencontre, Charles- M. Arsenault, explique son intention de réunir les succursales en assemblée afin de nommer un comité permanent chargé de trouver les moyens de maintenir l’esprit national qui a tendance à se perdre. Il dit aux congressistes : Nous avons plusieurs organisations locales sur l’Île, mais aucune de ces orga- nisations n’est officielle et par conséquent ne peut exercer d’autorité ni prendre l'initiative nécessaire pour le bien général des Acadiens.? Un comité est donc formé afin d’organiser un congrès provincial annuel des succursales de la Société Mutuelle l’Assomption. Cette institution devient le porte-parole des Acadiens de l’île, rôle qu’elle partage avec la Société Saint-Thomas d’Aquin à partir des années 40 et jusqu’aux années 60, alors que les succursales de l’ Assomption sont dissoutes. Outre les congrès provinciaux annuels, la Société Mutuelle l’ As- somption organise des congrès dits «nationaux» réservés à l’étude de la situation acadienne à l’Île-du-Prince-Édouard. Le premier a lieu à Baie-Egmont en 1932, et le deuxième à Mont-Carmel en 1938. On convoque non seulement des délégués des succursales de la Société Mutuelle l’ Assomption, mais aussi des représentants de toutes les associations acadiennes de la province. À ces grands rassem- blements, les discours patriotiques abondent. On fait le point sur les réalisations et les problèmes de la communauté acadienne. La langue française, l’éducation, l’agriculture, la presse catholique et la participation aux sociétés patriotiques sont les principaux thèmes abordés. Ces congrès servent surtout à sensibiliser davantage les Acadiens insulaires à leur situation particulière et vulnérable en tant que groupe culturel minoritaire, les stimulant à redoubler d’efforts pour assurer la survivance et l’avancement de la vie française dans la province. 160