dissements (1894), la fondation de la Société Saint-Thomas d’Aquin (1919) et l’organisation des concours de français (1930).

Les assemblées d’arrondissements

Dès le congrès de 1894, les participants estiment souhaitable que les instituteurs se rencontrent périodiquement pour discuter ensemble des intérêts de leur profession. Il est donc convenu d’or- ganiser au niveau régional des réunions du personnel enseignant. A cette fin, les districts scolaires acadiens sont divisés en quatre secteurs, avec un responsable par secteur chargé d’organiser ces rencontres et d’en faire un rapport aux congrès annuels. Le nombre d’organisateurs sera ultérieurement augmenté afin de couvrir la tenue de telles réunions dans chaque paroisse acadienne.

Ces rencontres sont appelées «assemblées d’arrondissements». Dès le début, les parents sont encouragés à fréquenter ces assem- blées qui prennent donc la forme de rencontres parents-maîtres, les premières du genre à avoir lieu régulièrement dans l’Île-du-Prince- Edouard, et peut-être même dans tout le Canada.

Ces assemblées se déroulent un peu comme les congrès de l’As- sociation. Quelques instituteurs font des présentations que le public est ensuite invité à commenter. On discute aussi des questions d’ordre pratique : «Quelle est la meilleure manière de faire assister les enfants à l’école?», «Les vacances d’été», «Doit-on donner plus d’attention à un élève qui a moins d'intelligence qu’à celui qui en a plus».

Grâce à ces assemblées d’arrondissements et aux congrès annuels, ouverts au public, les contribuables s’intéressent davantage à l’édu- cation. Ils s’instruisent sur leurs responsabilités dans l’entretien de l’école et surtout dans la bonne éducation de leurs enfants. Dans son rapport annuel de 1907, le surintendant en chef de l’Education, Alexander Anderson, note ce progrès qui l’impressionne vivement :

Parmi notre population, aucun groupe n’investit plus d’efforts, ne fait plus de sacrifices et n’est plus enthousiaste que les Acadiens, quand vient le moment de procurer de l’instruction à leurs enfants. Tous leurs districts votent de bons suppléments aux instituteurs. Ils ont généralement de bonnes écoles bien fournies avec le matériel nécessaire, et leurs cours d’écoles sont ordinairement agrémentées d’arbres. Sous tous ces aspects, ils sont bien en avance des districts plus anciens et beaucoup plus riches.?°

Les assemblées d’arrondissements continuent d’exister dans certaines paroisses, parfois de façon irrégulière, jusqu’à l’implan-

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