La Société Saint-Thomas d’Aquin

Les congrès de l’Association des instituteurs acadiens produi- sent, en quelque sorte, la Société Saint-Thomas d’Aquin, organisme appelé à devenir le principal porte-parole de la communauté acadienne insulaire. Elle est née lors du congrès de 1919, tenu dans la paroisse de Bloomfield, dans le cadre d’une réunion publique convoquée le soir du 18 août et l’on doit discuter de la fondation d’une société chargée du «prélèvement de fonds destinés à l’éducation de la jeunesse acadienne?!». Le grand besoin d’un tel organisme se fait sentir chez les congressistes sachant pertinemment que la majorité des Acadiens, petits fermiers et pêcheurs de métier, n’ont pas les moyens de faire instruire leurs nombreux enfants dans les collèges et les couvents. Et pourtant, la population acadienne a un urgent besoin de gens instruits capables de contribuer à l’épanouissement et à la conservation de sa culture.

Le professeur J.-Henri Blanchard est au nombre des fondateurs et un des plus ardents promoteurs de la Société Saint-Thomas d’Aquin. En s’adressant à ses confrères réunis au congrès de 1920, il parle d’une façon très optimiste des bienfaits que la Société pourra apporter :

Avec l’appui moral et l’aide pécuniaire de tous nos amis, nous comptons bientôt voir plusieurs prêtres, médecins, avocats et autres professionnels acadiens sortir des Collèges et Universités et marcher à la défense de notre religion, de notre race et de nos droits. Cette société devra donc contribuer dans une large mesure à rapprocher la date de la réhabilitation complète du petit groupe acadien de l’Île St-Jean.??

Bien que l’objectif immédiat soit de recueillir des fonds pour l'instruction de la jeunesse acadienne, la Société vise plutôt le plein épanouissement de la vie française et acadienne à l’Ile-du-Prince- Édouard”*.

Grâce au travail de ses dirigeants, recrutés surtout parmi le clergé et les laïcs acadiens les plus instruits, la Société réussit à amasser une somme d’argent suffisante pour parrainer annuellement quelques boursiers. Les contributions proviennent de particuliers, de collectes et de soirées récréatives organisées par les dirigeants de la Société”. À Charlottetown, par exemple, on organise des soirées de j jeux de cartes pour aider à payer les études d’un jeune de Rustico qui se destine à la prêtrise

En 1937, un événement important aura une très grande réper-

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