Le conférencier de l’île trouve un public attentif et réceptif. En effet, suite à son exposé, ses auditeurs québécois l’encouragent à visiter les maisons d’enseignement du Québec afin d’y solliciter des bourses d’études pour les Acadiens de l’île, ce qu’il fait en 1937 et 1939. Les institutions québécoises lui réservent un accueil chaleu- reux et, en 1937, sept jeunes Acadiens entreprennent leurs cours classiques au Québec. En 1939, ils sont au nombre de vingt-deux?? Les quelques collèges acadiens accueillent aussi leur part d'étudiants de l’île. La Société Saint-Thomas d’Aquin coordonne la distribution de toutes ces bourses.

Cet appui généreux de l’extérieur donne un nouvel élan à la Société. On cherche alors à la doter de bases plus solides et même à étendre son champ d’action. Une trentaine de succursales sont créées dans les districts scolaires acadiens?®, lesquelles travaillent surtout au recrutement de membres et à la collecte de fonds.

Outre la distribution de bourses, la Société Saint-Thomas d’Aquin offre des subventions aux écoles acadiennes pour l’achat de livres français destinés à leurs bibliothèques. Elle distribue aussi des centaines de volumes provenant de dons des sociétés patriotiques canadiennes-françaises et abonne les écoles au journal L'Évangéline?? tout cela dans le but d'encourager la lecture française. Avec les années, la Société étend son oeuvre et son action de sorte qu’elle devient, comme nous le verrons, le principal porte-parole de la communauté acadienne.

Les écoles acadiennes

Grâce aux progrès dans le domaine scolaire, l’intérêt grandissant des Acadiens de l’île pour l’éducation de leurs enfants se manifeste d’une manière concrète par une augmentation du nombre d’écoles et d’écoliers. Certaines écoles ne disposant que d’une seule salle de classe sont agrandies et «graduées», c’est-à-dire divisées en deux sections les écoliers des classes primaires sont séparés des élèves plus avancés. En règle générale, les inspecteurs des écoles acadiennes considèrent l’assiduité assez bonne.

En 1899, on compte 43 écoles acadiennes comportant 50 salles de classe, fréquentées par 2226 élèves dont environ 300 non-fran- cophones. Il faut ajouter que tous les enfants acadiens n’ont pas accès aux écoles acadiennes. Selon les calculs de l’inspecteur Joseph- Octave Arsenault, à peu près 200 d’entre eux fréquentent des écoles le français n’est pas enseigné du tout*?. À peu près 30 ans plus

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