1926, par exemple, parmi les 63 instituteurs et institutrices respon- sables de classes acadiennes, 17 sont de langue anglaise**. Un autre obstacle vient de l’insuffisance de qualification de nombreux insti- tuteurs acadiens pour l’enseignement du français, leur formation pédagogique étant presque totalement anglaise. Il n’est donc pas surprenant que l’enseignement de la langue maternelle chez les Acadiens laisse à désirer. L’inspecteur J.-Wilfred Arsenault lance un cri d’alarme dans son rapport de 1936 : «Je suis arrivé à la conclusion qu’à moins que l’on transforme radicalement, tout de suite, le présent système de l’enseignement français et de la forma- tion des enseignants destinés aux écoles acadiennes-françaises, ces dernières ne seront bientôt que françaises de nom°f.»

L'entretien des écoles préoccupe de plus en plus les commu- nautés acadiennes. On discute souvent la question de la propreté, de l’apparence et de l’ameublement des écoles aux congrès de l’As- sociation des instituteurs et aux assemblées d’arrondissements. Au cours des années 1890, les écoles acadiennes commencent à obser- ver la fête des Arbres (Arbor Day), fête scolaire instaurée dans la province en 1885*7. Ce jour-là, les élèves font le grand nettoyage de l’école et décorent la cour en plantant des arbres et des fleurs.

Après l’organisation des Women's Institutes en 1913, les contri- buables s’intéressent encore plus aux écoles. L’une des activités principales de ces cercles de dames, fondés sous les auspices du ministère de l’Agriculture, consiste à améliorer les écoles de districts. Ainsi, ces dames organisent des manifestations de bienfaisance au profit de l’équipement et de l’entretien des écoles. Elles surveillent aussi leur état sanitaire. À titre d’exemple, les Dames de l’Institut de Miscouche achètent, en 1916, un nouveau tableau, un pupitre pour l’instituteur, une fontaine et des gobelets pour chaque élève de l’école publique*#. Au cours des années, ces instituts deviennent populaires dans un grand nombre de districts scolaires acadiens. Souvent, l’inspecteur d’école encourage les dames à former un insti- tut.

Pendant l’année scolaire, quelques activités d'importance vien- nent rompre la routine quotidienne, tels les examens publics des élèves dont le plus important a lieu à la fin de l’année scolaire. Les écoliers sont interrogés devant les parents, le curé et autres person- nes intéressées, sur la matière apprise au cours de l’année. En cette occasion, les élèves exécutent aussi des chants et des déclamations et il y a une distribution de prix.

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