alors que les petits garçons, en habits de fête eux aussi, portent au bras gauche un ruban blanc.

Dans un décor semblable, une autre cérémonie, encore plus imposante, a lieu : la confirmation. Elle est remarquable parce qu’elle ne se déroule que tous les trois ou quatre ans, et parce que c’est l’évêque lui-même qui administre le sacrement. Avant leur confir- mation, comme avant leur première communion, les enfants doivent se rendre à l’église pendant quelques semaines pour assister aux leçons de catéchisme enseignées par le curé.

La cérémonie du mariage, en soi fort simple, se déroule tôt le matin, à la messe du jour, devant quelques témoins. Souvent, plusieurs couples échangent leurs consentements à la même occa- sion. La noce, cependant, prend beaucoup plus d’ampleur ; elle peut même durer plus d’une journée car rien n’est épargné pour faire de la fête un événement inoubliable. Dans certaines familles, on termi- nait la noce par la récitation du chapelet et la prière du soir.

La vie conjugale n’est pas de tout repos car, ordinairement, les enfants ne tardent pas à naître, et en grand nombre dans les foyers des Acadiens. L'Église bénit effectivement les grandes familles et sanctionne les couples qui cherchent intentionnellement à limiter les naissances. Ainsi, un couple qui, pour diverses raisons, décide de suspendre la procréation, commet, sauf en cas de maladie, un péché grave aux yeux de l’Église. Le clergé a diverses manières de trans- mettre et de faire comprendre le message, tel l’exemple de ce missionnaire qui dit aux femmes que tous les enfants qu’elles empé- chent de naître tirent sur leurs robes pour rendre leur envolée au paradis plus difficile?!

Devenus vieux, les parents restent chez eux en compagnie de la famille d’un de leurs garçons destiné à hériter du bien familial. C’est aussi qu’ils meurent entourés de leurs proches. Le prêtre est appelé pour administrer les derniers sacrements au mourant au moment jugé opportun. À l’ époque, un mort est veillé chez lui dans une chambre mortuaire improvisée l’on place les objets de piété tels que crucifix, statues et images saintes, qui se trouvent dans la maison. La famille et les amis veillent le corps pendant deux jours récitant, à intervalles, des prières pour les morts, le chapelet et les litanies. On y chante aussi des cantiques‘®

La dépouille mortelle est transportée à l’église, revêtue de deuil, pour le service funèbre. Elle est enfin transportée au cimetière pour l’enterrement en présence du prêtre, de la famille et des amis. Là,

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