éducationnelles. C’est elle qui soutient le pays et qui nous conser- vera notre langue, notre religion et nos traditions””.» À ce même rassemblement, le juge Aubin-Edmond Arsenault déclare que l’agri- culture est la clé du relèvement national des Acadiens. Il déplore en outre le fait que les institutions d'enseignement ne donnent pas à l’agriculture la place qu’elle devrait occuper dans le programme scolaire”?. De fait, les dirigeants acadiens se plaignent souvent du manque de connaissances scientifiques chez les fermiers. La mentalité popu- laire veut que n’importe quel individu puisse devenir bon fermier. Le père L. Guertin du Collège Saint-Joseph de Memramcook, en s’adressant aux Acadiens de l’île lors du Congrès de 1932, leur dit : «L'éducation dans nos écoles ne donne aucun encouragement à l’agriculture. Pour être bon agriculteur, il faut de l’éducation. Pour faire de la culture intelligente, 1l faut que l’agriculteur travaille plus de la tête que des bras. On ne peut jamais être trop savant pour être un bon fermier.» En 1907, on envisage même la fondation d’une école acadienne d’agriculture pour l’île afin de donner à la jeunesse «l'instruction requise pour faire de bons et utiles cultivateurs”?». Bien que cette école n’ait jamais vu le jour, un grand nombre d’or- ganisations agricoles sont fondées au cours des années. Comme nous verrons, ces organisations offrent une aide précieuse aux fermiers, autant du point de vue économique qu’éducatif. Les organisations agricoles L'intérêt à l’endroit des sociétés agricoles se manifeste dès 1898 dans les communautés acadiennes. Cette année-là, les fermiers d’Abram-Village s’organisent en un cercle agricole! ®, bientôt suivis par ceux d’Urbainville (1899), de Tignish (1899) et de Saint-Louis (1901)/2!. L’Impartial annonce la formation du cercle d’Urbainville dans les termes suivants : Les gens d’Urbainville viennent de former un cercle agricole dont M. Laurent A. Arsenault est le président. L'association comprend maintenant 70 membres au nombre desquels sont plusieurs des fermiers les plus en vue de la belle paroisse d’Egmont Bay. Les assemblées régulières sont tenues tous les quinze jours, où l’on y traite des principales questions qui ont rapport aux amélio- rations de la culture du sol.!°2 Ces cercles ou clubs jouent un rôle à la fois éducatif et écono- mique. Les membres achètent en commun des semences! et vendent leurs produits en bloc. «En joignant ce club, de dire L’Impartial, 208