les fermiers enlèvent aux marchands et aux acheteurs étrangers le droit de monopoliser les prix et de ne payer que ce qu’ils veulent dans leurs achats des fermiers. Ce sont les fermiers qui ont le droit de fixer le prix de ce qu’ils ont à vendre et non d’autres!»
Les cercles se multiplient à partir de 1901 dès l’instant où le ministère provincial de l’Agriculture se charge de ces organisations, désormais appelées Farmers’ Institutes ou Instituts agricoles. En effet, un des premiers projets du nouveau ministère de l’ Agriculture de l’île est d’organiser un système d’instituts agricoles semblables à celui qui existe en Ontario depuis une quinzaine d’années!®. Des représentants du ministère se rendent auprès des agriculteurs dans le but d'encourager la formation de 33 instituts ; chacun doit regrou- per les fermiers de deux lots. Chaque institut dûment constitué reçoit un octroi de $501%.
Les fermiers acadiens, déjà regroupés en cercles dans plusieurs endroits, accueillent bien cette aide gouvernementale. Pendant de nombreuses années, les instituts situés dans leurs cantons ont le plus grand nombre de membres et sont parmi les plus actifs de la
province !®?.
Les activités des instituts agricoles sont variées. D’abord, les rencontres régulières fournissent aux agriculteurs l’occasion de partager leurs connaissances et leurs expériences. Ils reçoivent souvent des spécialistes, mis à leur dispostion par les ministères de l’Agriculture, qui donnent des conférences sur des questions prati- ques comme l’entretien et l’alimentation des vaches à lait, la culture et l’humidité du sol et l’identification des mauvaises herbes!®. De plus, les instituts achètent pour leurs membres des animaux de race, des instruments aratoires, des semences et des produits chimiques. De leur côté, les fermiers coopèrent pour placer leurs produits sur le marché. L'Institut Union, qui réunit principalement les fermiers des paroisses de Baie-Egmont et de Mont-Carmel, connaît un certain succès. Le rapport présenté par le président lors de l’assemblée annuelle de 1908 en fait foi :
Plusieurs conférenciers sont venus nous visiter durant le cours de l’année pour nous mettre en rapport avec les méthodes les plus récentes en agriculture ; nous avons beaucoup amélioré nos races d’animaux surtout les cochons et les vaches par l’achat d'animaux de race supérieure : plusieurs de nos membres les plus dévoués ont remporté bon nombre de prix pour des exhibés à Char- lottetown et Summerside et tout récemment M. Élie E. Arsenault vient de faire honneur au cercle «Union» en remportant six prix, à l'Exposition d’Am- herst, qui lui ont donné la jolie somme de vingt-cinq dollars.
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