tance chez les producteurs de l’île. Cela s’explique par l’abondance de blé à bon marché provenant de l’Ouest canadien! !?

La culture de la pomme de terre, comme nous l’avons vu, augmente sensiblement au cours des années 1860-1890. Mais les années 1890-1920 ne lui seront pas favorables, surtout en raison du développement de l’industrie laitière. C’est seulement à partir des années 20 que cette culture reprend et que l” Île-du-Prince-Édouard gagne une réputation internationale pour la qualité de sa semence. Désormais la production de la pomme de terre constituera une indus- trie majeure. Parmi les autres cultures importantes, mentionnons les racines, notamment le navet et la betterave fourragère, cultivés surtout pour nourrir les animaux.

Vers 1940, le fermier acadien moyen possède une ferme d’en- viron 60 acres dont à peu près 45 acres sont cultivés : 20 en foin de mil et en trèfle, quatre en cultures sarclées (navets, betteraves fourragères, blé d’Inde), 16 en avoine ou en grains mélangés et cinq en pommes de terre. Les 15 acres qui restent sont réservés au pâturage! !$.

Le bétail

Puisque le tracteur constitue un luxe qui ne convient pas à tous les terrains, le cheval demeure, tout au long de cette période, un animal important pour le fermier insulaire.

Le nombre de bovins augmente de 1891 à 1901, date à laquelle les gouvernements soutiennent l’élevage de la vache laitière. Comme dans le passé, on prône l’amélioration des races, ce que les instituts de fermiers tentent de faire. La quantité de moutons diminue sensi- blement par rapport à la période précédente. On attribue ce déclin à l’avènement de l’industrie laitière. Cependant, on fait des efforts pour ranimer et protéger l’élevage ovin, ce qui explique la formation de la Société des éleveurs de moutons de l’Ile-du-Prince-Edouard, en 1913!!°. On élève le mouton autant pour sa laine que pour sa viande. Quant au porc, l’importance du troupeau change peu par rapport à la période précédente. La volaille, cependant, augmente continuellement de sorte qu’elle vient à dépasser en valeur le porc et le mouton. Ainsi, en 1931, on rapporte en pourcentage la valeur de chaque espèce de la façon suivante : chevaux 44.6%, bêtes à cornes 38.1%, volaille 7.6%, moutons 5.2%, porcs 4. 5% 12,

À quoi ressemble le cheptel acadien vers 1940? Selon l’agro- nome J.-Edmond Arsenault, le fermier acadien moyen possède trois

214