chevaux, six vaches, 15 moutons, six porcs et 100 poules!?!. Il va sans dire que des fermiers plus prospères comptent un troupeau plus important. Les pêcheurs s’organisent La fin du XIX° siècle et les premières décennies du XX® repré- sentent une période difficile dans l’industrie de la pêche dans les Provinces Maritimes. Cela s’explique par le déclin des marchés pour le poisson salé et séché, à la faveur du poisson frais. Aux Maritimes, on trouve difficilement les capitaux pour une modernisation de l’in- dustrie qui permettrait le transport du poisson frais vers les marchés importants, surtout américains!??. Il en résulte que le pêcheur reçoit peu d’argent pour ses prises, s’il arrive même à les vendre. Du côté de l’Île-du-Prince-Édouard, la pêche au homard, qui domine toujours les autres pêches, se heurte à de sérieux problèmes : surexploitation des stocks en raison de la concurrence entre les entre- preneurs trop nombreux — ce qui entraîne des faillites. En 1896, le rédacteur de L’Impartial évoque l’insécurité de l’industrie : Je ne conteste pas la valeur de la pêche sur nos côtes, mais ne devez-vous pas avouer que depuis cinq ou six ans le nombre des factories a augmenté si rapidement que bon nombre des petits commerçants se sont ruinés, et restent aujourd’hui avec ni factories ni terre, esclaves de leur témérité. !? En plus de ces problèmes, il faut ajouter que la mauvaise qualité du homard en conserve que certains empaqueteurs expédient sur le marché entache la réputation du produit. Il s’ensuit une diminution de la demande!?{. La multiplicité des conserveries crée de nombreux emplois saisonniers pour les pêcheurs mais le prix dérisoire qu’ils reçoivent pour le homard et les diverses espèces de poisson ne suffit pas à faire vivre honorablement une famille. S’il y a bénéfice, il est empoché par les propriétaires d’usines. Mais, même là, les faillites sont nombreuses. La pêche s’avère donc un gagne-pain peu stable et rarement rentable. En 1897, au terme d’une mauvaise saison, L’Impartial se charge de le rappeler encore une fois aux Acadiens : La saison de la pêche tire à sa fin. Le peu de succès qui en a été obtenu doit inévitablement laisser un bon nombre de familles dans un état de malaise à l’approche de l’hiver. Depuis plusieurs années la pêche est une occupation peu encourageante pour ceux qui s’y livrent. En général on y perd son temps 215