petites communautés sont électrifiées, les routes sont graduellement asphaltées et le téléphone, la radio et enfin la télévision sont intro- duits dans presque tous les foyers. C’est au début des années 60 qu’on commence la consolidation des écoles rurales. Tous ces chan- gements contribuent à rehausser le bien-être et le niveau de vie de la population. Toutefois, par suite de cette modernisation, les petites communautés de la province, base de la vie traditionnelle insulaire, commencent à perdre leur indépendance économique et socio-cultu- relle. Le «Plan de développement de l’Île-du-Prince-Édouard», un programme fédéral-provincial, est mis en oeuvre en 1969. II s’agit d’une entente qui apporte à l’île des centaines de millions de dollars destinés à soutenir toute une gamme de programmes de dévelop- pement qui, croit-on, permettront la création d’entreprises écono- miquement rentables. En fait, cette intervention gouvernementale transforme profondément la vie socio-économique de la province et affaiblit l’intensité de la vie rurale et communautaire tradition- nelle. Le plan se fonde sur une stratégie de développement ayant pour but l’exploitation économique intégrale des vastes ressources agricoles de l’île qui peuvent devenir rentables. Les autres éléments principaux de la stratégie sont : une expansion considérable des installations touristiques ; une meilleure utilisation des ressources forestières ; la rationali- sation de l’industrie de la pêche ; un programme intensif d’éducation et de formation afin de tirer plein parti des possi- bilités de la main-d’oeuvre ; une certaine expansion et l’ac- croissement de l’efficacité des secteurs de transformation et de la fabrication ; les investissements pour l’habitation, la santé et le bien-être ainsi que pour la mise sur pied d’une infrastructure essentielle au développement normal de l’île. Le Plan de développement de l'Île-du-Prince-Édouard, Ottawa, Ministère de l’Expansion économique régionale, 1969, pp. 23-24. 226