intéressent peu, le Comité décide d’assumer la responsabilité de la formation de ces cercles. En 1945, donc, le président, J.-Edmond Arsenault, envoie une circulaire aux fermiers pour solliciter leur

appui :

Voici une phase de notre organisation agricole qui a été trop longtemps négli- gée. Au lieu de progresser dans cette voie nous avons fait un recul épou- vantable en même temps que les gens de notre province soeur du Nouveau- Brunswick et les autres provinces du Canada ont fait des progrès très louables.

Le Comité d'Agriculture de la Société St-Thomas d’Aquin se propose de promouvoir un nouvel intérêt dans ce genre d’activité de notre jeunesse agri- cole ; [les] activités viseront à l’amélioration de nos conditions agricoles.

Nous vous demandons donc de vous intéresser à cette question, de la discuter avec vos voisins afin de les convaincre de la nécessité de ce genre d’orga- nisation.

Vous vous rendez, sans doute, compte du fait que notre jeunesse agricole est beaucoup trop négligée. Nous n’avons aucune organisation qui puisse favo- riser son entraînement agricole ; lui fournir des renseignements sur les méthodes d'élevage et de culture. Ce sont pourtant les bases de notre agriculture.

Les efforts du Comité sont couronnés d’un certain succès. Un nombre de cercles de jeunes éleveurs de volailles et de bétail sont organisés dans les paroisses de Rustico, Mont-Carmel et Baïie- Egmont. Quelques-uns sont assez actifs pendant plusieurs années! !.

Le Comité d’agriculture se charge aussi de fournir de la docu- mentation agricole aux cercles d’études, aux écoles et aux culti- vateurs intéressés, et il encourage les fermiers à s’abonner aux jour- naux agricoles. Il est aussi question d’exercer les pressions néces- saires en vue d’obtenir les services d’un agronome francophone au ministère pour se charger de l’organisation et de la propagande agri- cole dans les centres acadiens de l’île. En fait, le gouvernement ne dispose d’aucun agronome capable de communiquer dans la langue française, ce qui ne favorise certes pas l’organisation et le déve- loppement des cercles de jeunes éleveurs dans les paroisses acadiennes les jeunes parlent peu l’anglais!'?. On devra attendre les années 60 avant d’obtenir quelques services en français.

Le Comité d’agriculture envisage d’autres projets, mais le manque de personnel et le manque d’intérêt de la part des fermiers limitent l’envergure de ses réalisations. Ainsi, au cours des années 40, 50 et 60, plusieurs organisations de fermiers comme les instituts et les clubs cessent de fonctionner. La fromagerie d’Abram-Village

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