dans certaines de leurs églises ils ne peuvent entendre une prière ou un sermon en français. C’est, nous croyons, une plainte légitime.?!

Vers la fin des années 60 et au cours des années 70, on donne enfin une plus grande place à la langue française dans le diocèse. Non seulement certaines paroisses reçoivent des curés acadiens pour la première fois depuis cinquante ans, mais aussi plusieurs services diocésains sont offerts en français services que nous examinerons plus loin.

Éducation et animation religieuses

Dans la plupart des milieux acadiens de la province, l’ensei- gnement religieux, du moins jusqu’à la consolidation des écoles, se fait dans les salles de classe, même si les écoles publiques de l’île sont officiellement non confessionnelles. Cela est possible car les écoles de district, que les Acadiens fréquentent, regroupent pres- que uniquement des catholiques. On enseigne donc le catéchisme avant ou après les heures de classe prescrites par le ministère de l'Éducation, et même pendant les heures de classe régulières si tous les élèves sont catholiques. Dans une telle situation on peut aussi réciter des prières au cours de la journée et exposer le crucifix et des images saintes dans les salles de classe. Les quelques plaintes contre ces pratiques, que les contribuables non catholiques soulèvent et adressent au ministère de l’Éducation, sont généralement renvoyées au bureau des commissaires du district concerné afin d’éviter toute controverse politique??

La réforme du système scolaire entamé au début des années 60 a quelque peu perturbé cette tradition car, maintenant plus que jamais, une seule école réunit des élèves de diverses traditions religieuses. L'enseignement religieux se fait donc aujourd’hui à l’extérieur des classes bien que, dans certaines régions presque exclusivement catholiques, comme l’Unité scolaire Evangéline (N° 5), l’instruction religieuse continue de faire partie du programme scolaire.

Des cercles de jeunes catholiques voient le jour dans plusieurs paroisses au cours des années 50 et fonctionnent jusqu’au début des années 70. Sous la direction d’aumôniers, la jeunesse enrôlée dans ces cercles organise une variété d’activités dans les domaines de l'éducation, de la culture et des loisirs. À Baie-Egmont, le Cercle des jeunes est des plus actifs pendant que le Père Philippe Cloutier, vicaire de la paroisse, en est l’aumônier. Ce cercle participe à des ralliements de mouvements catholiques, à des concours d’art oratoire

236