parition des mass-médias et le développement de la société de consommation figurent parmi les principaux facteurs de boulever- sement social qui se manifestent surtout après la Seconde Guerre mondiale. Face à ce monde moderne en évolution continue, l’Église catholique sent l’urgent besoin de se donner une nouvelle orientation capable de la mettre au diapason d’une société en rapide évolution, pour mieux communiquer son message chrétien. Dans cet esprit, le Pape Jean XXIII convoque, en 1962, le Concile oecuménique Vati- can II. Pendant trois ans, les évêques du monde entier définissent une nouvelle orientation pour leur Église. Les suites du Concile sont nombreuses et notables dans le monde catholique. Des traditions religieuses plusieurs fois séculaires sont soudainement abolies ou transformées, la catéchèse et la présen- tation des sacrements sont renouvelées, le laïc assume un plus grand rôle dans l’Église et, enfin, l’Église catholique s’ouvre à l’idée de l’unité chrétienne. Pour le simple pratiquant, que signifie ce chambardement? D'abord, c’est une nouvelle image de la religion. Ce Dieu qu’on a très longtemps appris à craindre devient maintenant un Dieu d’amour, un Dieu libérateur ; on passe effectivement d’une religion de crainte et d’autorité à une religion de confiance et d’amour. Les cérémonies du culte changent afin de favoriser une plus grande participation et une meilleure communication avec les fidèles : la langue verna- culaire remplace le latin comme langue des offices religieux et les laïcs, hommes et femmes, sont encouragés à participer activement aux cérémonies. L'Église devient moins autoritaire : elle n’impose plus de périodes de pénitence et de jeûnes obligatoires, comme le carême, mais encourage plutôt ses fidèles à choisir leurs propres formes de prières. Le Concile met l’accent sur la participation du laïc dans l’administration de la fabrique et dans l’animation pasto- rale. Les changements apportés par le Concile Vatican II sont donc très nombreux et affectent le catholique dans presque tous les aspects de sa vie religieuse. Chez les Acadiens insulaires, cette transformation profonde passe sans trop de difficultés. Cependant, avec ces changements on aper- çoit chez les Acadiens, comme chez l’ensemble des catholiques de l’ Amérique du Nord, en particulier, une révolution dans la pratique et l’observance religieuses. Beaucoup de gens n’assistent plus régu- lièrement à la messe et ne pratiquent plus certaines formes du culte ; les mariages mixtes et civils se multiplient et les familles rétrécissent 238