la population de l’Île-du-Prince-Édouard un régime d’enseignement souple, capable de surmonter les problèmes à court terme et de faire face aux besoins à long terme”. Une aide financière substantielle du gouvernement fédéral rend possible cette restructuration scolaire. En 1972, les quelque 217 conseils scolaires sont regroupés en cinq unités administratives. Grâce à cette nouvelle structure, les dernières petites écoles rurales ferment leurs portes et les élèves s’inscrivent aux écoles consolidées élémentaires, intermédiaires et secondaires. Cette importante restructuration permet d’améliorer la qualité de l’enseignement et de diversifier le programme d’études.

La fin des années 60 voit aussi d’importantes transformations du côté de l’éducation post-secondaire. L'université catholique St. Dunstan’s et le collège Prince of Wales fusionnent en 1969 pour former la University of Prince Edward Island qui, en qualité d’uni- versité provinciale, est financée en grande partie par l’État. La même année, le Holland College, collège des arts appliqués et de tech- nologie, est créé. Ces deux institutions, en collaboration avec le ministère fédéral de l’Emploi et de la Main-d’oeuvre, organisent un programme très diversifié de recyclage et d'éducation permanente.

L'enseignement français et les écoles acadiennes

Dans les communautés acadiennes, comme partout dans l’île, se manifeste un intérêt grandissant à l’égard de l’éducation depuis la venue des allocations familiales et des subsides gouvernementaux destinés à l’amélioration et à la construction des écoles. Cependant, des études effectuées au début des années 50 montrent que les enfants acadiens quittent l’école trop tôt, notamment entre la sixième et la neuvième année. À ce sujet, un comité de l’Association des insti- tuteurs acadiens, chargé en 1950 d’étudier l’enseignement du fran- çais dans les écoles acadiennes, recommande un effort de sensi- bilisation des parents à l’importance de l’éducation :

Notre premier problème sur lequel tous les autres dépendent est de réveiller nos gens et de leur faire voir l’importance d’envoyer leurs enfants à l’école. Comment allons-nous le résoudre? Le seul moyen semble être une propagande intense non seulement par les instituteurs mais par le clergé, les sociétés et les gens qui connaissent la valeur de l’éducation. Pour se servir d’un terme pris du commerce, «Il faut leur vendre l’importance de l’éducation». *

C’est sur le plan de l’enseignement en français que le problème

s’aggrave de jour en jour. On fait toujours face à une pénurie d’en- seignants francophones compétents ; de nombreuses écoles

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