acadiennes sont donc obligées d'employer des instituteurs et des institutrices anglophones. En outre, le ministère de l'Éducation ne dispose d’aucun programme d’enseignement du français. L’Asso- ciation des instituteurs acadiens prend donc l'initiative et nomme un comité pour en préparer un. Ce programme est distribué dans les écoles en 1952. Mais un problème majeur subsiste : puisque ce programme n’est pas reconnu par le ministère de l'Éducation, il demeure facultatif et les enseignants ne sont pas obligés de le suivre. Il faut ajouter que le comité d’éducation de la Société Saint- Thomas d’Aquin, formé au cours des années 40, a fusionné avec celui de l’Association des instituteurs acadiens en 1952. Cela évite des dédoublements. Ce comité conjoint se charge du programme d'enseignement du français et organise les concours de français dans les écoles acadiennes. Quant à la Société elle-même, en plus de continuer son programme de prêts et de bourses, elle lance en 1953 un plan d’aide financière destinée tout spécialement à procurer aux écoles acadiennes des instituteurs et des institutrices titulaires d’une bonne formation. Parmi les conditions rattachées à l’octroi de ces prêts, la Société exige que l’étudiant s’engage à suivre en français des cours d’été en pédagogie*”. La Société Saint-Thomas d'Aquin contribue toujours à l’établissement de bibliothèques scolaires fran- çaises, participe financièrement aux concours de français et continue à abonner les écoles au journal L'Évangéline. Les dirigeants de la Société discutent également de la possibilité de fonder une école centrale française pour les élèves du niveau secondaire, afin de pallier le manque d’éducation française. On veut surtout attirer les garçons qui sont très peu nombreux dans les classes avancées*® Ce projet ne se concrétise pas dans son intégralité, mais l’idée mène à la création de l’École Régionale Évangéline, à Abram- Village, en 1960. Ainsi, les districts scolaires acadiens des paroisses de Mont-Carmel, de Baie-Egmont et de Wellington, à l'initiative du Père Jean-François Buote, d’Euclide Arsenault et d’Ulric Poirier, appuyés de plusieurs éducateurs de la région, se regroupent pour construire une des premières écoles régionales de niveau secondaire dans l’île. Une ambiance française règne dans cette école secondaire située dans une région homogène. On y suit le programme régulier anglais du ministère de l'Éducation, tout en ajoutant, en surplus, un peu de grammaire et de littérature française. L'administration et les activités scolaires se déroulent presque exclusivement en fran- çais. 243