d’assurer que les Canadiens des deux groupes fondateurs puissent avoir accès à l'instruction dans leur langue maternelle la chose est réalisable *». Cette nouvelle politique, qui indique une ouverture d’ esprit, de compréhension et de bonne volonté, semble cependant ne viser que la région Évangéline l’on augmente, peu à peu, la «dose» de français dans les programmes d’études.

Les écoles de la région Évangéline, regroupées depuis 1963 sous une seule commission scolaire (la première du genre à l’île), méri- tent donc «officieusement» un statut particulier. Le ministère de l'Éducation reconnaît la particularité culturelle de la région et le rôle de premier plan que les écoles doivent jouer dans la conservation de la culture acadienne-française. En 1972, lorsque le gouvernement décide de consolider toutes les petites commissions scolaires en grandes unités administratives, l'Unité scolaire Évangéline est lais- sée intacte, en raison de sa situation particulière. Elle devient donc l’Unité scolaire 5 avec le français comme langue d’administration et d’enseignement.

La réorganisation du système scolaire de l’île affecte l’éducation acadienne différemment selon les régions. D’une part, l’Unité scolaire Évangéline est protégée et tout est mis en oeuvre afin d’y assurer un enseignement de bonne qualité en français, d’autre part, les écoles dites acadiennes des autres régions de la province se trouvent englobées dans les grandes unités scolaires ; au fur et à mesure que les petites écoles ferment leurs portes, les élèves se dirigent vers des écoles consolidées le seul programme français est celui du français langue seconde qui ne commence qu’en troi- sième année et parfois même seulement en septième année.

La réorganisation scolaire entraîne d’autres changements. Le poste d’inspecteur des écoles acadiennes disparaît pour être remplacé, au sein du ministère de l'Éducation, par le poste de conseiller d’en- seignement du français. Les postes des surintendants sont mainte- nant rattachés aux unités scolaires. L’Unité scolaire Évangéline est donc dotée d’un surintendant francophone, mais sa juridiction ne dépasse pas le territoire de l’Unité. La nouvelle organisation scolaire rend difficile la tenue des rencontres de l’ Association des instituteurs acadiens car tous les enseignants ne peuvent pas obtenir du surin- tendant de leur unité scolaire la permission de s’absenter de la classe pour y assister“*. Ainsi, l’Association tient son dernier congrès en 1972. Mais les enseignants de l'Unité scolaire Évangéline forment, en 1975, leur propre organisation en vue de combler ce vide.

247