ses efforts sur la collecte de fonds pour financer les études supé- rieures de jeunes Acadiens. La Société mutuelle l’Assomption et l’Association des instituteurs acadiens se chargent des autres dossiers relatifs à la vie acadienne. Mais peu à peu la S. S. T. A. élargit son champ d’action pour s’occuper de tous les aspects de l’éducation française. Elle s’intéresse aussi au secteur économique elle enre- gistre un certain succès dans la formation et l’éducation agricoles. Par ailleurs, la Société tente de faire entrer le journal de langue française, L’Evangéline, dans les foyers, et de donner plus de place au français dans les couvents et les églises des paroisses.

Il faut souligner que la situation linguistique et culturelle des Acadiens insulaires ne leur est pas particulière. Tous les groupes canadiens-français à l’extérieur du Québec connaissent des problèmes semblables. Même à l’échelle nationale, la part faite à la langue française et aux Canadiens français dans toutes les institutions gouvernementales a toujours été très minime. Il faudra attendre les années 60 avant que le gouvernement fédéral décide de se pencher sur le problème. Il crée en 1963 la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme qu’André Laurendeau et Davidson Dunton président conjointement. La Commission fait le tour du pays afin de recueillir les plaintes et les suggestions des Canadiens. Les membres de la Commission se rendent vite compte, d’une part, des inégalités flagrantes qui existent partout entre les Canadiens anglais et les Canadiens français, et d’autre part, du grand danger d’assimilation qui menace tout particulièrement les Cana- diens de langue française vivant à l’extérieur de la province de Québec.

La Société Saint-Thomas d’Aquin se fait le porte-parole de la communauté acadienne de l’île lors du passage des commissaires dans la région atlantique. Elle lui présente un mémoire très bien documenté. Les cinq recommandations suivantes résument les prin- cipales préoccupations de la communauté que la Société représente :

1) L'établissement d’une école normale française le personnel enseignant acadien se dirigerait pour parfaire ses études en pédagogie.

2) L'adoption, par le département provincial de l’instruction publique, d’un programme officiel pour l’enseignement du français dans les régions acadiennes.

3) La mise à la portée de tous les Acadiens de l’île de la radio et de la télévision française.

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