l'Ile-du-Prince-Edouard. Il est possible que cette tradition ait déjà existé ailleurs, mais je ” dispose d’aucun témoignage à cet ef- fet®. Dans le présent essai, je me contenterai d'étudier, avec le plus de détails possible, cette fête et sa collecte alimentaire telle qu’elle se pratiquait autrefois dans mon coin d’Acadie, soit l’Ile-du-Prince-Edouard. Je traiterai alors des fonctions et des buts de cette coutume, de son organisation, de ses éléments constitutifs, et du festin et de la soirée qui lui étaient associés. Enfin, je décrirai la régression de cette tradition et les facteurs qui ont entraîné sa disparition. La quête de la Chandeleur était, croit-on, particulière aux Acadiens. Les Québécois, semble-t-il, ne la connaissaient pas, et le grand chercheur Arnold Van Gennep, dans son impressionnant recensement, le Manuel de folklore français contem- porain?, ne signale aucune quête en 5. Geneviève Massignon, dans ses enquêtes linguistiques en Acadie en 1946, a recueilli l'expression ‘‘courir la Chandeleur’’ à Petit-Degrat dans le comté de Richmond au Cap-Breton et à Lamèque dans le comté de Gloucester, N.-B. Elle ne précise toutefois pas si cette coutume fut pratiquée dans ces milieux. Voir Les Parlers français d'Acadie, Tome II, Paris, Klinchsieck, 1962, p. 698. 6. Archives de folklore, C.E.L.A.T., Université Laval, Québec. Voir le ‘‘Catalogue des faits de folklore”. 7. Arnold Van Gennep, Manuel de folklore français contem- porain, tome premier, vol. III, Paris, Éditions A. et J. Picard et Cie, 1947, p. 425. 14