trois fois par jour, sept jours par semaine! Une telle subsistance était ‘‘de première classe”’, bien que quelques familles plus à l’aise connaissaient une meilleure situa- tion, de dire Frank F. Arsenault, d’'Urbain- ville. Mais le plus attristant, c’est qu'il y en avait qui survivaient avec beaucoup moins. Il arrivait que des familles devaient traverser une partie du long hiver sur un maigre menu de patates et de sel! Rendus à ce point-là, les uns allaient quêter chez leurs voisins plus fortunés l’eau dans la- quelle ils avaient fait bouillir leur hareng. Un tel bouillon rendait le pe de pommes de terre plus appétissant15. Frank Arsenault, âgé de 77 ans lorsque je l’ai rencontré en 1975, m'a aussi parlé de la pauvreté légendaire de certaines familles de sa paroisse au temps de son père: Ah! il y avait des pauvres! Ces familles- là, ils avaient pas d'argent. Ces pauvres mondes-là en voyiont pas, en voyiont pas! Ceuses-là qu'étiont meilleures en voyiont une petite affaire, des black cents, et pis il y avait pas d'argent. Il fallait absolument vivre avec autre chose. 13. Ibid., enreg. 1187. 25