Et pis, il y en avait d'eux, du pauvre monde - ça élevait des familles - pis ils aviont un petit cheval pis un wagon, un truck wagon. Pis ça, ça m'a été dit: le matin, de bonne heure, avant le jour, ça attelait le cheval pis ça allait à la côte pis ça filait la côte, soit d'un bord où de l’autre. Pis quand ils s’en veniont chez eux, ils apportiont de quoi. Ils trouviont tout le temps (quelque chose). Ils ap- peliont ça la manne. Des fois c'était une souche pour faire du bois, un morceau de bois, ou des fois de quoi qui venait à la côte... Ils arriviont chez eux, ils aviont tout le temps une petite affaire de quoi. Pis il a” en a qui faisiont ça à tous les jours.14
La maladie, comme l'explique Augustin Arsenault (Gustin à Philibert) d’Abram- Village, occasionnait aussi de graves pro- blèmes de subsistance aux familles qui en étaient atteintes:
Il y avait toujours quelqu'un de malade. Même que c'était pas des familles pauvres, pauvres, bès quand qu'une personne (était malade), peut- être la femme qu'était malade ou l'homme restait à la maison, il était pas capable d'aller donner une journée (de travail). Dans ce temps-là il y avait pas grand argent, bès s'il pouvait aller travailler pour couper du bois pour quel-
14. Ibid.
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