situation, quelques jours, tu sais, avant la Chandeleur. Il y avait trois ou quatre familles des fois qu'étiont malades. Des Jois c'était une, des fois c'était d’autres. Ils nous disiont à peu près comment diviser ça.16

Pour survivre, certaines familles avaient besoin de beaucoup plus d’aide que celle qu'elles recevaient le 2 février. La pensée générale voulait que si les pauvres pouvaient subvenir seuls à leurs besoins jusqu'à la Chandeleur, la part de la quête qu'ils recevraient ce jour-là leur suffirait jusqu’au printempsi7. À cette saison, la pêche et les grands travaux de la ferme reprenaient. Les emplois étaient donc plus abondants que pendant la morte-saison.

Le jour de la Chandeleur était en effet considéré, autrefois, comme le milieu de la saison hivernale. Les vieux disaient qu’à cette date les barils de provisions ne de- vaient pas être plus qu’à moitié vides, si l’on voulait passer l'hiver avec suffisam- ment de nourriture. Ainsi, s’il nous restait plus d’un demi-quart ou baril de lard, de farine, de hareng, etc., l’on était en mesure d’en fournir aux plus pauvres que soil8.

16. Ibid. 17. Ibid., ms. 180. Inf. Tilmon P. Arsenault, St-Chrysostome. 18. Ibid., ms. 232. Inf. Céofred Richard, St-Félix, Tignish.

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