sélection. Toutefois on cherchait à en avoir un qui serait plein d’entrain, comique, pouvant chanter et qui, bien sûr, connais- sait les chansons traditionnelles faisant partie du cérémonial. La même personne jouait souvent le rôle de chef plusieurs années de file. Tel fut le cas à Cap-Egmont, dans la paroisse de Mont-Carmel, Em- manuel Arsenault, surnommé ‘‘Tit- Manuel-la-Riguinguette’”’, fut pendant de nombreuses années celui qui dirigeait les quêteurs. Célibataire, et déjà dans la quarantaine, il était le doyen des quéman- deurs21,

Ces solliciteurs se déguisaient parfois; mais le port d’un costume ne semble pas avoir été connu partout. Dans certains en- droits, quoique faisant partie de la tradi- tion, il restait facultatif. La façon la plus répandue de se déguiser le visage con- sistait à se faire une barbe et une mous- tache en se barbouillant de suie ou de ci- rage. Rarement portait-on un masque. Cer- taines personnes se contentaient d’un déguisement aussi sobre, alors que d’autres s’habillaient de guenilles ou de manteaux tournés à l’envers. Il est intéres- sant de noter que les quêteurs d’autrefois en France se déguisaient de façon sem-

21. Ibid., enreg. 669. Inf. Augustin Gallant.

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