déroulait dans les cantons de Brou et de Voves:

C'était généralement la cour d'une Jerme qui servait de théâtre pour le com- bat. Il se passait dans un enclos formé de dix ou douze claies à moutons. On y ve- nait de plusieurs paroisses à la ronde, parfois avec tambour en tête; chacune était représentée par deux, rarement trois jeunes gens portant un combattant. La lutte commençait le Dimanche-Gras, une petite heure après la fin de l'office, après le déjeuner. L'ordre des jouteurs était fixé par un tirage au sort. Le pro- priétaire du vainqueur était décoré de rubans par les jeunes gens de sa paroisse et la tête du coq était garnie, comme son maitre, de fleurets aux couleurs variées. Le jeunes homme portait le coq envelop- dans sa blouse d’une main; et de l’autre il tenait une branche de laurier ou de buis cueilli dans le cimetière, ornée aussi de rubans. Cette branche était en- suite placée sur le manteau de la chemi- née et conservée ‘‘comme un honorable trophée"’.30

Garnis de toutes ces décorations, le jeune homme et son coq vainqueur fai- saient le tour du village pour y recevoir les félicitations des gens. Le lendemain, en- touré de nombreux jeunes, il repartait avec

30. Arnold Van Gennep, op. cit., p. 11083.

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