tu mettais ton harnois par-dessus. Mèque t’'arrivais là, t'avais yinque la peine d'’en- crocheter ton câble pour pas que ton che- val se sauvit. Quand t'étais à la maison, le cheval avait pas le temps d'avoir frette.35

Ces chevaux et les traîneaux étaient sou- vent décorés. Au dire d'Augustin Arse- nault, les exécutants de la quête donnaient libre cours à leur imagination lorsque ve- nait le moment de parer leurs moyens de transport:

Oui, il y en a qui décoriont la tête des chevals. Ils mettiont un grand chapeau justement pour de la fun. Des cloches en masse, itou. Ah! il y avait des cloches sur les chevals. Des bêtises qu'ils faisiont! Des cloches à sonner pis d’autres façons de cloches qu'ils trouviont, ils décoriont les chevals.. Tresser la queue du cheval, oui, pis ils mettiont des rubans sur le crin.36

Un autre ancien quêteur ajoute que le décor pouvait varier d’une année à l’autre: ‘Ah! c'était jamais pareil à tous les ans, de dire André Gallant. Il y avait tout le temps quelqu'un qui pensait à de quoi (de différent)37.' À certains endroits les qué-

35. Ibid., ms. no 139. 36. Ibid., enreg. 732. 37. Ibid., ms. 135.

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