une réponse favorable reçue, les coureux entraient suivant leur chef à la file in- dienne. Cependant, lorsque le groupe était trop grand, une dizaine de personnes seu- lement se présentaient à l’intérieur du lo- gis. En attendant, les autres allaient des fois solliciter à la maison voisine. Dans le village de Saint-Chrysostome, les quê- teurs, bien respectueux de l’ordre public, ne s’aventuraient pas sans avertissement chez les gens. Une personne habillée à l’or- dinaire allait au devant du défilé pour vérifier si les gens étaient intéressés et disposés à recevoir cette bande de bons vivants. Cela était une bonne pratique, de dire quelques informateurs, car il arrivait parfois qu’une maisonnée préférait ne pas recevoir à cause de maladie ou encore parce qu’on craignait trop effrayer les petits enfants40. Les quêteurs respectaient donc leur décision et n’allaient pas les in- commoder.
Les quémandeurs, une fois à l’intérieur du logis, exécutaient une danse, genre de ronde. Ils suivaient à la queue leu leu le chef qui rythmait la cadence avec sa canne, tout en interprétant la chanson de
39. Ibid., ms. 130. Inf. Tilmon Arsenault, St-Chrysostome. 40. Renseignements obtenus de Stanley Arsenault, Summer- side.
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