Je sais bien, mon père en donnait pas mal, chez Joe Fidèle, chez Frank Fidèle, chez Ferdinand - des fermiers qu'étiont (plutôt à l'aise). Bès, dans ces temps-là, le monde cueillait toutes du blé pis ils fai- siont virer de la farine. Ça les achalait pas! Un homme qu'était de bon coeur donnait un plein sac de farine. Bès, je crois bien çal48 Mais, en règle générale, les contributions moyennes étaient plus modestes. Frank Arsenault d'Urbainville en a souvenance: Et mon doux! je m'en souviens de ça. Ils preniont une grande assiette-là, une assiettée de farine enfaitée: dans ton sac. Une demi douzaine de harengs, un plein panier de patates, trois ou quatre navots. Les femmes donnaient une couple de morceaux de savon et pis des épis de blé d'Inde, cinq ou six épis de blé d'Inde. Ça faisait pas tort à personne.4? Dans certaines familles l’on donnait, selon la tradition, une tranche de porc bien précise comme ‘‘morceau de la Chande- leur’”’. Il s'agissait du fessier, un quartier de bonne viande qu’on nommait le ‘morceau de la queue”. Ces pièces étaient préparées et enveloppées à l’avance, prêtes pour les quêteurs. 48. Ibid., enreg. 732. 49. Ibid., enreg. 1187. 59