À l'occasion, les quêteurs faisaient preuve d’une certaine originalité. À Abram-Village, m'a conté André Gallant, ‘‘on nommait celui-là que je hâlions pour’’ dans le couplet de remerciement. Lorsqu'on quêtait pour la famille d’un dénommé Philibus, par exemple, la chan- son prenait la tournure suivante: En vous r'merciant mes gens d'honneur D'avoir fourni à la Chandeleur. Un jour viendra, Philibus vous paiera, Alléluia!67 Dans un autre cas, l’on courait la Chande- leur pour la famille d'Hubert Aucoin, sur- nommé ‘‘Mälic”’. Ce dernier avait disparu de chez lui laissant son épouse et ses en- fants dans une grande pauvreté. Les qué- teurs chantaient donc: Quand Mälic s’en reviendra Il vous paiera!68 L'équivalent de cette chanson de remer- ciement se retrouve en France. La version que chantaient le Samedi Saint les enfants de choeur de la Brie (région du Bassin pari- sien) pendant qu'ils effectuaient la ‘‘quête des Roulées’”’, c’est-à-dire la quête des 67. Ibid., ms. 135. 68. Ibid., ms. 146. 75