d’avoir lui-même chanté ce refrain répro- bateur à une tante qui n’avait rien voulu fournir. Il avait entendu dire que les quêé- teurs étaient en droit de proclamer une telle condamnation envers les gens qui le méritaient. D’ajouter Monsieur Chaisson, sa tante contribua sa part l’année sui- vante”. Les quêteurs d'oeufs de la Brie, en France, avaient eux aussi un couplet du genre qu'ils chantaient lorsqu'on leur refu- sait la charité: Adèle a mis poule à couver C'était pour ne rien (sic) nous donner Un jour viendra l'diable lui prendra Alléluia!72 Selon Arnold Van Gennep, cette pratique était traditionnellement associée aux quêtes d’autrefois75. Cette mise en parallèle des versions aca- diennes et briardes démontre bien que ces chansons de quêtes ne sont pas de véri- tables créations acadiennes, mais qu’elles sont plutôt des adaptations de couplets an- ciens apportés de France en Acadie sur les ailes de la tradition. 71. Coll. G.A., ms. 233 et enreg. 1367. 72. Pierre-Louis Menon, op. cit. 73. Arnold Van Gennep, op. cit., p. 1314. +1