Des années on était pas des grosses, grosses gangs, tu sais. Pis tous ces gars-là aviont pas chacun une fille. On s'en trouvait. Bès il venait toujours quelqu'un, tu sais. Ça se savait d'avance ce qu'on allait se rencontrer. Des fois c'était quasiment yinque la gang, comme tu dirais, la gang qui aurait couri la Chandeleur”6.

Lorsque le repas s’annonçait copieux, plusieurs femmes du village se réunis- saient donc pour faire la cuisine. Telle était parfois la situation à Saint-Raphaël. Mme Angéline Arsenault nous en parle:

Bès, s’il y avait personne qu'était dans le besoin, ils ramassaient ça puis ils por- taient ça à une maison puis on se ramassait, les femmes, puis on faisait cuire ça. On faisait du fricot, puis on fai- sait de la râpure, puis on faisait du pâté. Puis on faisait cuire ça, puis on invitait toute le village. Ceux qu'étiont parés ve- niont pis on lunchaïit, puis on dansait, puis on chantait. On fêtait la Chandeleur comme ça...77

D'un autre côté, s’il s'agissait seulement d’un réveillon peu élaboré, la préparation des mets était confiée à la famille hôte. Si elle désirait préparer les plats au cours de

76. Ibid., enreg. 732. 77. S.S.T.A., coll. Evéline Poirier.

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