appelées crêpes de boquoiïte. Selon une croyance populaire, on s’exposait à souffrir de la gale pendant l’année si l’on ne man-
geait pas de crêpes le jour de la Chande- leur81,
Certains informateurs se rappellent qu'on faisait de la tire pendant cette soirée de fête. Selon une informatrice de Bloom- field, les quêteurs ramassaient surtout du sucre et de la mélasse pour faire de la tire à la veillée82.
Pendant la soirée on s’amusait du mieux que l’on pouvait. ‘‘On parlait, on se contait des petits contes, on se faisait de la fun en- tre nous autres” de dire André Gallant83. Lorsque le maître de la maison le permet- tait, on s’adonnait joyeusement à la danse. Cependant, certains prêtres s’opposaient à ce genre d'activité. Mme Lucille Arsenault d’Abram-Village se rappelle bien qu’en 1933 ses fils les plus âgés, qui avaient couru la Chandeleur, voulaient faire la soirée chez eux, mais elle et son mari avaient refusé parce que le Père Gallant défendait officieusement les danses. Elle était bien prête à préparer la râpure mais 81. Coll. G.A., ms. 133. Inf. Mme Angéline Gallant, Abram-
Village.
82. S.S.T.A., coll. Evéline Poirier. Inf. Mme Urbain Pineau. 83. ‘Coll. G.A., ms, 135.
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