coutume, et ce au cours des années 30, était ‘‘Tit-Jean Péoche’’, un original, qui la courait seul. Portant un coq fixé à un man- che de balai, il allait de porte en porte chanter la Chandeleur et recueillir les quel- ques cents que les gens voulaient bien lui baïller. ‘‘Bès, il emportait ça chez eux, m'a raconté Emmanuel Gallant, par rapport chez Tit-Jean c'était du monde qu'étiont mortellement pauvres, c’avait rien à vivre dessus. Il courait ça tout seul, il quêtait ça tout seul, lui?2."’ Toujours dans le village de Tignish, un intéressant transfert de coutumes s’est opéré, probablement vers 1920. Ainsi, la fête populaire du gâteau des Rois, tradi- tionnellement célébrée le 6 janvier, fut reportée au 2 février, jour de la Chande- leur. L'Association acadienne et mutuelle de bénéfice en maladie (La Mutuelle), fon- dée à Tignish en 1905%3, fut probablement à l’origine de ce changement, pour le moins surprenant. De fait, cette société or- ganisa des soirées récréatives publiques payantes le soir de la Chandeleur, pendant lesquelles l’activité principale consistait à tirer les gâteaux et à couronner un roi et une reine. On avait cependant conservé 92. Ibid., enreg. 1153. 93. L'Impartial, le 6 décembre 1906, p. 4. 93