les plus indigents. L'argent, depuis tou- jours si rare chez le peuple, devient plus commun. Les familles qui comptaient de leurs membres dans les forces armées, soit presque cinquante pour cent des foyers de Baie-Egmont et de Mont-Carmel, rece- vaient un revenu mensuel avec lequel cer- tains réussirent à payer les dettes accumu- lés depuis plusieurs années. Certaines per- sonnes partirent pour l’armée spécifique- ment pour collecter la solde en vue d’acquitter leurs dettes.

De toute évidence, les quêtes ont cessé dans cette région de l'Ile pendant les années de la guerre. On a cependant con- tinué, pendant un certain temps, à associer la Chandeleur à l’aumône. On aurait en effet, au cours des années cin- quante, profité à quelques occasions du jour de la Chandeleur pour faire la charité aux familles dans le besoin. Les hommes se partageaient le territoire à couvrir et allaient individuellement demander l’au- mône de porte en porte. Par contre, tout le cérémonial jadis associé à la quête n'était plus pratiqué.

En somme, pour diverses raisons, pas

toujours bien claires d’ailleurs, la tradition s’est peu à peu éteinte partout dans l'Ile, et

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