couperait parfois ces textes de moitié. Ce serait le cas dans Firmin Gallant, Pierre Arsenault et Joachim Arse- nault, l'élément émotif occupe une place d'’im- portance.

Le plan émotif

Le plan émotif confère à la complainte un carac- tere plaintif qui justifie, pourrait-on dire, le terme «com- plainte». Il est, plus souvent qu'autrement, intimement lié au plan narratif. L'auteur cherche même à utiliser dans le développement de son récit des expressions sombres et émouvantes. L'élément émotif est cepen- dant beaucoup plus que cela. Il comprend surtout les adieux du mourant, des consolations et des sympa- thies aux parents et amis éprouvées, des considérations sur l'au-delà et des prières à Dieu, aux anges et aux saints.

Ces interventions ne tiennent pas une place bien définie dans la structure des complaintes. Elles surgis- sent ici et dans le texte venant parfois interrompre soudainement la narration. Un bon exemple de cet entrelacement du plan émotif et du plan narratif figure dans la complainte Trois jeunes hommes noyés. Nous avons mis en italique les éléments émotifs pour mieux les faire ressortir.

3. La nuit commencée, Le mauvais temps élevé, La pluie et le vent Epeuraient ces chers enfants. Le mouillage a cassé, La berge a bien marché, Elle était bien conduite C'est par Jésus et Marie. Voyez comme ces navigateurs Pensiont à leur malheur.

4. Dans notre misère Pensions à notre devoir. Le Dieu de bonté Que nous avons offensé,

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